Faut-il favoriser l’achat en direct ou à travers une société civile immobilière (SCI) ?
Acquisition du bien
Achat
Direct : L’achat se fait directement par la ou les personnes physiques
SCI : C’est la SCI (personne morale) qui achète le bien
Nombre d’acheteurs
Direct : A partir d'une personne
SCI : A partir de 2 associés
Souplesse de gestion
Direct : Faible : l’unanimité est souvent requise
SCI : Plus souple grâce à l’organisation statutaire
Frais de notaire
Direct : 7,5% sauf opération en VEFA (neuf)
SCI : 7,5% sauf opération en VEFA (neuf)
Financement
Direct : Solidarité entre les personnes en indivision pour le crédit
SCI : Crédit souscrit par la SCI, les associés peuvent se porter caution
Détention et gestion du bien
Pouvoir de décision
Direct : Unanimité requise entre les indivisaires
SCI : Majorité définie par les statuts (souvent majorité simple ou qualifiée)
Transmission
Direct : Complexe (indivision difficile à transmettre)
SCI : Transfert simple par cession de parts sociales
Comptabilité
Direct : Non obligatoire
SCI : Obligatoire (même simplifiée pour SCI à l’IR)
Fiscalité des revenus
Direct : Revenu foncier déclaré par chaque indivisaire à hauteur de sa quote-part
SCI : Imposition à l’IR ou à l’IS selon option choisie par la SCI
Travaux / Charges
Direct : Répartition au prorata de la détention
SCI : Décision prise collectivement ou par le gérant selon les statuts
Gestion locative
Direct : Tous les indivisaires doivent signer les baux et les actes
SCI : Le gérant de la SCI gère au nom de la société
Vente du bien
Décision de vendre
Direct : Nécessite l’accord de tous les indivisaires
SCI : Décision prise selon les modalités statutaires
Plus-value immobilière
Direct : Imposée au nom des personnes physiques avec abattement selon la durée de détention
SCI : Imposée au niveau de la SCI : à l’IR (abattement) ou à l’IS (réintégration dans le résultat, pas d’abattement)
Frais et fiscalité
Direct : Classiques
SCI : Dépendent du régime fiscal choisi (IR ou IS)
Transmission et succession
Transmission aux enfants
Direct : En indivision, souvent peu souple
SCI : Plus facile via donation de parts sociales
Fiscalité successorale
Direct : Application des droits de succession sur la valeur du bien
SCI : Idem, mais possibilité de décote pour transmission de parts minoritaires
Gestion post-décès
Direct : Blocage possible en cas de désaccord entre héritiers
SCI : Continuité assurée si les statuts le prévoient bien
Conclusion
Choisir entre un investissement immobilier en direct ou via une SCI dépend des objectifs patrimoniaux, du besoin de souplesse dans la gestion et des considérations fiscales et successorales.L’investissement en direct est simple mais vite contraignant en cas de pluralité de propriétaires. La SCI offre une meilleure gestion, notamment encas de détention à plusieurs ou de transmission familiale, mais implique des contraintes administratives et comptables.
Ce choix doit être mûrement réfléchi avec un professionnel du droit ou un conseiller en gestion de patrimoine, afin d’optimiser tant la détention que la transmission du bien immobilier.
Lexique
SCI (Société Civile Immobilière): société permettant à plusieurs personnes d’acheter et de gérer un bien immobilier en commun, via des parts sociales.
Indivision : situation juridique dans laquelle plusieurs personnes détiennent ensemble un même bien, sans division matérielle.
Parts sociales : titres représentant la détention d’un associé dans une société (comme la SCI).
Régime IR : impôt sur le revenu– les associés déclarent leur part des revenus locatifs.
Régime IS : impôt sur les sociétés – c’est la société elle-même qui est imposée.
Décote de minorité : réduction appliquée sur la valeur des parts sociales en cas de transmission, pour tenir compte de la faible influence de l’associé minoritaire.
Textes de référence
Code civil (articles 815 et suivants sur l’indivision)
Code général des impôts(notamment articles 150 U à 150 VH sur la plus-value immobilière)
Décret n°78-704 du 3 juillet 1978 : relatif aux sociétés civiles
BOFiP-Impôts : documentation officielle sur les SCI à l’IR et à l’IS