Comment aider financièrement un parent ou un grand-parent ?

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Publié le
30/4/2025

Comment aider financièrement un parent ou un grand-parent ?

Aider financièrement un parent ou un grand-parent peut être une démarche précieuse, que ce soit pour soutenir face à une baisse de revenus, couvrir des dépenses de santé, ou simplement maintenir un niveau de vie décent. Plusieurs solutions existent pour ce type d'aide, chacune ayant des implications fiscales et légales différentes.

Aide directe par pension alimentaire

La loi impose une obligation alimentaire entre ascendants et descendants, qui peut se traduire par une pension alimentaire. Les enfants sont ainsi tenus de participer aux besoins essentiels de leurs parents ou grands-parents si ces derniers sont en difficulté.

Cette aide est déductible des revenus imposables de l’aidant à certaines conditions. La pension alimentaire peut couvrir les dépenses courantes comme le logement, la santé, et l’alimentation. Pour être déductible, le montant doit être justifié et raisonnable, adapté aux moyens de l’aidant et aux besoins de l’ascendant. En cas de contestation, les justificatifs (factures de dépenses, preuve des virements) seront essentiels pour prouver la régularité de cette aide. (C. civ. art. 205 à 207)

Donation de somme d’argent

Les enfants peuvent aussi soutenir leurs parents ou grands-parents par des dons d’argent dans le cadre d’une donation manuelle. Dans ce cas, un abattement fiscal de 100 000 € est possible sur les droits de donation pour les transferts entre ascendants et descendants, renouvelable tous les 15 ans.

Cette aide ponctuelle est particulièrement efficace pour les dépenses exceptionnelles, comme des soins de santé importants ou l'achat d'un bien de première nécessité. Pour bénéficier de l'abattement, la donation doit être déclarée aux services fiscaux. Si le don excède le montant de l'abattement, les droits de donation s'appliquent au-delà de ce seuil (CGI, art. 790 G).

Prêt familial

Dans le cas où l’aide est temporaire, par exemple pour couvrir une dépense imprévue, un prêt familial peut être préférable à une donation. Ce prêt doit être formalisé par un écrit (reconnaissance de dette) pour définir les conditions de remboursement (montant, durée, taux d'intérêt si nécessaire).

En cas d'absence de formalisation, le fisc peut considérer ce prêt comme une donation déguisée, ce qui entraînerait des droits de mutation. Le document doit être précis sur les modalités de remboursement, et l’aidant peut opter pour un prêt à taux zéro. Cependant, s'il choisit d’appliquer un taux, celui-ci doit être raisonnable et cohérent avec les taux du marché pour éviter des soupçons de dissimulation.

Mise à disposition d’un logement

La mise à disposition d’un logement est une autre solution d’aide, qui peut prendre différentes formes selon les besoins de l’ascendant :

  • Accueil chez soi : Un enfant peut accueillir un parent à son domicile, et les dépenses engagées (logement, nourriture, frais médicaux) peuvent être intégrées dans le calcul de la pension alimentaire déductible.
  • Mise à disposition d’un logement indépendant : Si l’ascendant a besoin de vivre de façon autonome, l’aidant peut lui mettre à disposition un bien immobilier, soit gratuitement, soit avec un loyer symbolique pour couvrir les charges.
  • Cession temporaire de l’usufruit d’un bien immobilier : En cédant l’usufruit d’un bien, l’aidant permet à l’ascendant de percevoir les loyers du bien ou d’en disposer personnellement. Cette solution assure un revenu complémentaire au parent ou grand-parent, tout en maintenant la nue-propriété chez l’aidant, ce qui limite les coûts fiscaux et de transmission.

Revenus réguliers pour l’ascendant

Une autre manière de soutenir financièrement un parent ou grand-parent consiste à lui transférer temporairement l'usufruit d'un bien générateur de revenus, tel qu'un immeuble locatif ou un contrat de capitalisation. Grâce à cette démarche, l'ascendant perçoit les revenus tirés de cet actif, augmentant ainsi sa capacité financière.

Cette cession de l’usufruit, pour être valable, doit se faire par acte notarié, formalisant le transfert des droits d’usage et de perception des loyers ou des intérêts pour une durée déterminée. Cette démarche est notamment utile pour des ascendants ayant un faible revenu et un besoin de complément.

Lexique

Obligation alimentaire : Devoir légal des descendants de subvenir aux besoins de leurs ascendants en cas de difficulté financière, réglementé par le Code civil en fonction des ressources de l’aidant et des besoins du bénéficiaire.

Donation manuelle : Transfert de biens ou d’argent sans contrepartie financière ; soumis à des droits fiscaux au-delà de certains abattements.

Usufruit : Droit de jouissance d’un bien sans en être le propriétaire, permettant d’en percevoir les revenus.

Reconnaissance de dette : Document écrit formalisant un prêt, précisant les montants, les conditions de remboursement, et éventuellement le taux d’intérêt.

Références légales

Code civil (C. civ.) : Articles 205 à 207, relatifs à l’obligation alimentaire.

Code général des impôts (CGI) : Article 790 G, qui prévoit un abattement pour les donations entre ascendants et descendants.

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